La couleur des mots #4

Cet hiver, Ecran sonore, Kobo et la Fnac vous régalent avec trois nouveaux épisodes de la Couleur des Mots, la série qui s’attache à faire raconter, par des auteur.e.s aux itinéraires littéraire et identitaire singuliers, comment leur vécus et leurs histoires ont nourris leur volonté d’écrire.  Une mosaïque de portrait sensibles qui rendent comptent de la richesse de notre société et qui contribuent à l’imaginaire du monde de demain.  Et si on devait résumer, cette série, c’est une plongée dans ces mots porteurs de sens, ces mots qui sauvent, ces mots qui soignent, ces mots qui créent.

Mohamed Mbougar Sarr, le Prix Goncourt évènement

Le mercredi 3 novembre 2021, annonce de l’attribution du prix Goncourt a secoué le monde de l’édition et séduit la totalité de la critique littéraire. “La plus secrète mémoire des hommes” est le 4eme roman de Mohamed Mbougar Sarr, auteur prodige de 31 ans, littéralement inconnu du grand public avant d’être auréolé du Graal des prix littéraires.

Au milieu du tourbillon provoqué par cette attribution d’un prix revenant pour la première fois de son histoire plus que centenaire à un écrivain subsaharien, cet homme brillant, discret , posé et malicieux a pris le temps de nous recevoir dans les locaux de son éditeur Philippe Rey.

Dans cet épisode, en toute spontanéité, le romancier qui souvent préfère s’effacer derrière son œuvre portée et révélée, nous évoque son enfance passée dans la petite ville de Diourbel, à 150 KM à l’est de Dakar .  Comment les mots « sont venus à lui », l’ainée d’une fratrie de 7 enfants. Ce sont surtout ses 3 précédents romans qu’il nous raconte dans cet entretien exclusif qui nous permet de rentrer dans son pays, « l’écriture ».

Ludovic Hermann Wanda, contre les clichés des banlieues

Ludovic-Hermann Wanda est un auteur inclassable. Foisonnant et décapant, aristocrate, ancien taulard, dandy, devenu Juif pour l’amour des questions qu’il ne se posait pas, homme de lettres, romancier, mais aussi coach en maîtrise du langage, et surtout… libre penseur.

Avec Balance ta haine, 2ème volet de sa trilogie parue aux Editions de l’Antilope, il percute à nouveau les stéréotypes et les clichés sur la Banlieue et la culture du ghetto, pour débusquer le Diable qui se cache derrière les mots et les jugements de valeur qu’ils provoquent.

On y retrouve Frédéric, le héros du 1er opus : Prisons.  Aux prises avec ses démons, ses héritages, et ce qu’il est devenu. Diatribe insolente et impitoyable des formules toutes faites et du prêt-à-penser, ce 2ème titre nous entraîne dans la quête d’identité de Frédéric, les révélations de 2 voyages initiatiques, et la destruction de ses certitudes toxiques. Le tout écrit de part et d’autre du Mur linguistique qui coupe la France en deux, et que LHW nous dévoile avec sa maîtrise des sortilèges de la langue de Molière. 

Sabyl Ghoussoub, l'écriture en exile

“Les racines sont utiles pour deux choses : les fuir et les retrouver »

Cette citation emprunté à l’écrivain Samuel Brussel ouvre le deuxième roman Sabyl Ghoussoub, “Beyrouth entre parenthèses. Une pensée qui résume  tout l’esprit de l’œuvre en construction de ce jeune auteur franco libanais né en 1988 à Paris où s’étaient réfugiés ses parents treize ans plus tôt pour fuir l’interminable guerre civile libanaise. 

Sabyl Ghoussoub qui est aussi commissaire d’exposition, journaliste et photographe s’inscrit dans le mouvement de ces jeunes artistes et écrivains  libanais, souvent nés dans  l’exil qui s’affranchissent des carcans politiques et religieux de ce pays qui ne cicatrise pas de ses blessures de la guerre civile et porte les stigmates des conflits en cours de ses voisins comme la Syrie et bien sur Israël avec qui le Liban est toujours en guerre larvée. 

Ghoussoub manie l’humour et la transgression bien utile pour naviguer dans la complexité et la richesse de sa double identité et pour affronter les vicissitudes de l’histoire contemporaine du pays de ses origines familiales. Un pays dont la crise sanitaire a étouffé une révolution et peut être aussi le scandale de l’explosion de 2700 tonnes de nitrate d’ammonium délaissées par les autorités dans le port de Beyrouth le août 2020. C’est juste après cette date où le cœur des libanais à explosé, qu’à été publié aux éditions de l’Antilope ce deuxième roman d’un  écrivain va vous surprendre par la liberté de son ton et sa légèreté malicieuse. 

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